Déclaration
LE CRIMINEL REAPPARAIT 37 ANS APRÈS SON FORFAIT, JOUR POUR JOUR :
KISSINGER SERA À GENÈVE CE 11 SEPTEMBRE 2010
L’indécence et le cynisme portent un nom : c’est celui d’Henry Kissinger, ancien secrétaire d’Etat américain sous Richard Nixon, et l’un des principaux responsables du Coup d’Etat militaire au Chili en 1973, justement un 11 septembre; cela fera cette semaine 37 ans jour pour jour. Il est presque superflu de présenter le personnage : quoiqu’impliqué dans le coup d’Etat au Chili, acoquiné avec le régime sanglant des militaires argentins, artisan des « bombardements secrets » des populations du Cambodge, Kissinger a échappé à toutes tentatives de le faire comparaître devant un tribunal. Jouissant de multiples protections, Kissinger s’est bâti une deuxième carrière – très rentable- comme consultant et comme conférencier international.
Propriétaire d’une prospère étude d’avocats, Kissinger Associates Inc, il maintient de liens étroits avec les milieux de la science politique, comme l’IISS (International Intitute for Strategic Studies), basé à Londres. C’est a ce titre que ce vendredi 10 septembre à 19h30 il prononcera une conférence lors de la 8ème Réunion annuelle de l’IISS, à l’Hôtel Intercontinental de Genève. Il était prévu que la Conseillère Fédérale Micheline Calmy-Rey, cheffe du Département fédéral des Affaires Etrangères (DFAE) prenne la parole, juste avant Kissinger, mais elle a annulé sa présence, sans être remplacée, il y a 3 jours. Nous considérons que cela a été un effet de la mobilisation à Genève, dès que cette nouvelle a été connue.
L’Association Comité Mémoire et Justice de Genève, ainsi que d’autres organisations de Droits de l’Homme, considérons que la présence de Henry Kissinger à Genève constitue un scandale et une provocation. D’autant plus que cela se produit justement un 11 septembre, 37 ans après le coup d’Etat militaire promu par Kissinger et Nixon, et qui coûta la vie au Président Salvador Allende et à des milliers de Chiliens.
S’il est regrettable que la justice internationale soit impuissante pour le faire comparaître devant un tribunal, nous pouvons, en tant que citoyens exprimer notre rejet à ce personnage par différents moyens, à savoir :
1.Faire des démarches auprès de la Confédération (notamment du DFAE, Département Fédéral des Affaires Etrangères) pour que Henry Kissinger soit déclaré persona non grata sur territoire helvétique
2.Remettre, le vendredi 10, une lettre aux responsables. Prendre contact avec l’International Institute of Strategic Studies (IISS) afin de leur signaler que l’invitation qu’ils ont délivrée a H.Kissinger éveille beaucoup de rejet à Genève. Par ailleurs, nous considérons comme inconvenant qu’un tel personnage, qui viola aussi bien les droits de l’homme que les règles du droit international, soit associé à des discussions sur la sécurité internationale.
3.Diffuser auprès de la presse de Genève et des représentants des medias internationaux, notre rejet de cette visite.
4.Manifester le vendredi 10 septembre devant l’Hôtel Intercontinental, au moment précis où Kissinger prendra la parole à son symposium. Le rassemblement est prévu dès 18.15 à la Place des Nations, d’où nous nous dirigerons vers l’Hôtel Intercontinental, pour y établir un piquet et une chaîne humaine le long du trottoir de la Rte de Ferney, afin de symboliser une barrière contre ce personnage et ce qu’il représente. Cette manifestation est autorisée, et est soutenue par la CGAS (syndicats) et le Parti Socialiste Genevois, entre autres.
Genève, le 10 septembre 2010
Association Comité Mémoire et Justice : Chili-Suisse-Amérique latine
Case Postale 468 1211 Genève 4 - e-mail : memojustginebra@yahoo.com