Requête urgente de la Maison Populaire de Genève pour l’envoi d’observateurs au Procès de Diyarbakir le 18 octobre 2010
Aux Deputes-es du Parlement Européen,
Aux Organisation Internationale,
Aux Autorités Genevoises et de la Confédération helvétique,
Aux Défenseurs des droits de l’homme,
Aux Medias et la Presse et
A l’opinion publique,
Genève le, 07 septembre 2010
Madame, Monsieur,
Nous vous prions de bien vouloir considérer au plus vite notre requête pour que le procès de Diyarbakir se déroule conformément au droit international et respecte rigoureusement les droits des accusés dont le sort nous préoccupe vivement. Il s’agit en effet d’une procédure pénale qui est dirigée contre des représentants de la société civile, des maires, des politiciens kurdes et des défenseurs des droits humains.
D'avril 2009 à ce jour, plus de 2000 représentants de la société civile, personnes politiques et syndicalistes kurdes ont été mis en détention en Turquie. Parmi eux, on se rappelle l'avocat Muharrem Erbey, vice-président national de l'Association pour les droits de l'homme (IHD) et le maire de Sur, Abdullah Demirbas, libéré après plusieurs mois d'emprisonnement et de graves dommages portés à sa santé déjà précaire auparavant.
Le réquisitoire de 7578 pages établi par le Procureur de la République de Diyarbakir a été validé le 18 juin 2010 par la 6ème chambre de la Cour d’assises de Diyarbakir. Il requiert des peines d’emprisonnement allant de 15 ans à la perpétuité, contre 151 personnes, dont 103 sont détenues. Parmi les prévenus, on compte 28 dirigeants du Parti pour une Société Démocratique (DTP) qui a été interdit, 12 maires, dont Osman Baydemir, maire de Diyarbakir, 2 présidents de Conseils Généraux et 2 conseillers municipaux. Le réquisitoire a donné lieu à d’abondants débats qui vont sans doute s’amplifier avec l’ouverture du procès. Une analyse générale du réquisitoire contre le KCK permet de dégager les observations ci-dessous :
Le réquisitoire de la 6ème chambre de la Cour d’assises de Diyarbakir confirme le refus de la justice turque de reconnaître le droit à l’existence d’une communauté, à l’organisation de sa société civile, et le fait qu’un parti politique kurde puisse être à l’origine d’un processus de paix. Le 18 octobre 2010 va commencer le procès des maires kurdes et des représentants de la société civile.
Nous faisons donc appel à tous les démocrates et artisans de la paix pour qu’ils soutiennent par leur présence dans la salle d’audience la lutte pour la démocratie menée par les prévenus kurdes.
Rappelons que 45.000 personnes d’origine turque et kurde sont déjà des citoyens suisses naturalisés. Le drame qui se joue au cours de ce procès d’octobre à Diyarbakir les affecte directement c’est pourquoi nous vous prions instamment de soutenir l’envoi d’observateurs afin que les droits des 151 accusés, dont 103 sont détenus, soient réellement défendus.
En vous remerciant de votre intérêt pour cette cause pour laquelle vous vous êtes déjà souvent engagés, nous vous prions de recevoir, Mesdames et Messieurs, l’assurance de nos meilleurs sentiments.
Au nom du Maison Populaire de Genèe
Demir SÖNMEZ
www.assmp.org