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Les kurdes lynhés à Izmir

Les partisans du DTP lynchés à Izmir

 

 

27 novembre 2009

 

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Lundi 23 novembre 2009, à Izmir, métropole qui se situe à l’Ouest de la Turquie et qui abrite une importante communauté kurde originaire du Nord du Kurdistan, des manifestants kurdes venus pour assister à une assemblée générale du DTP ont été pris à partie par un groupe de nationalistes turcs. Reprochant notamment aux manifestants de brandir des portraits de Mr Abdullah Ocalan, leader emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), les nationalistes turcs ont violemment attaqué les manifestants kurdes. Bilan: une personne hospitalisée et plus de 20 blessés, selon les déclarations du DTP.

 

 

 

Dans un communiqué de presse, Gultan Kisanak et Selahattin Demirtaş, députés membres du DTP, dénoncent une attaque préparée, organisée et s’inquiètent de l’absence de réaction des forces de police turques présentes lors du lynchage. “Les attaques qui ont pris pour cibles les femmes et les enfants présents dans le convoi ont été perpétrées sous les yeux des forces de l’ordre. Non seulement la police d’Izmir n’est pas intervenue auprès des agresseurs et n’a pas empêché l’agression mais elle a conforté les agresseurs dans leur position en considérant leurs actions comme relevant d’une réaction légitime du peuple. Les agresseurs ont pu continuer leur agression, à coup de pierres et de bâtons, après avoir marchander avec la police. Alors que la police attaque les enfants kurdes à l’aide de chars et de bombes lacrymogènes sous prétexte qu’ils ont jetés des pierres à la police, elle s’est contentée d’assister en observateur à l’agression raciste dont ont fait l’objet les membres du DTP, parmi lesquels des femmes et des enfants” ont-ils écrit dans leur communiqué de presse. Selon Mme Kisanak et Mr Demirtaş, la tolérance des forces de police turques présentes lors du lynchage à Izmir relève d’une faute et manifeste une absence de scrupule ainsi qu’une position dangereuse propice aux conflits ethniques.

 

 

 

Rappelant les cas de lynchages qui ont eu lieu à Sakarya, Altınova, Eskişehir, Antalya et dans plusieurs autres villes en Turquie, les députés kurdes membres du DTP ont rappelé les risques qu’il y avait à ce que la Turquie soit poussée vers le chaos, appelant le gouvernement turc et les autorités publiques à prendre leurs responsabilités.

 

 

 

Le Premier ministre accuse le DTP:

 

 

 

Loin de condamner avec fermeté le lynchage dont ont été victimes les partisans du DTP à Izmir, le premier ministre turc a de nouveau justifié le lynchage et a pointé du doigt la responsabilité du DTP, expliquant que le peuple ne pouvait être insensible à l’affichage de drapeaux appartenant à une “organisation terroriste ” et de portraits d’un “chef d’une organisation terroriste”, en l’occurence celui de Mr Öcalan. “On ne peut accepter que soit portés, dans un autocar d’un parti politique ou dans un convoi, des drapeaux d’une organisation terroriste et des portraits d’un leader terroriste” a-t-il effectivement déclaré.

 

 

 

“Le Premier ministre a perdu la tête”:

 

 

 

Hasip Kaplan, député kurde de Sirnak, a réagit aux propos tenus par le Premier ministre turc, lui expliquant la signification du drapeau du DTP. “Le Premier ministre a perdu la tête. Soit le Premier ministre ne sait rien, soit il ne sait pas parler correctement. Notre drapeau se constitue d’une rose rouge qui est l’emblème du Parti socialiste européen. C’est aussi l’emblème des sociaux démocrates. Il y a une rose rouge, un fond jaune et une feuille verte. [...] Si le Premier ministre le considère comme le drapeau d’une organisation illégale, nous pouvons le lui mettre dans l’oeil” a-t-il déclaré à la presse. Le député kurde de Sirnak s’est également interrogé sur l’ouverture démocratique dont se vente actuellement le gouvernement turc. “Qu’en est il des feux tricolores? Sont ils aussi les couleurs d’une organisation terroriste? Qu’ils retirent les feux tricolores alors. De quelle ouverture parle-t-on? Le Premier ministre lance un propos avant de monter dans l’avion pour rejoindre Kaddafi. Je vous le dis en tant que Président de la commission de droit du parti. Ils font de graves erreurs. Par ces erreurs, ils placent le peuple en pleine confusion. Ce n’est pas possible!” a-t-il ajouté.Aysel Tuğluk, autre député kurde du DTP, a, quant à elle, questionné: “Que se passera-t-il si les Kurdes refusent à leur tour l’entrée de Diyarbakir?”

 

 

 

Un lynchage organisé selon le Professeur d’Université Melek Göregenli:

 

 

 

Le professeur de psychologie sociale de l’Université d’Ege, Melek Göregenli, a confirmé les propos du DTP, déclarant qu’un tel évènement ne pouvait avoir lieu sans organisation, ni préparation. ” Ils se sont regroupés et réunis avant le passage du convoi, passage dont ils avaient la connaissance. Les slogans sont très politisés. Ce n’est pas une simple réaction qui s’est exprimée sur le moment. [...] Il faut que le gouvernement, dans le cadre de ce qu’il appelle “ouverture”, ouverture qu’il défend ardemment sur la scène politique, adopte une réaction ferme face à toute réaction violente. C’est à dire qu’il doit également défendre l’ouverture sur l’espace public. Les portes paroles du gouvernement doivent relayer des messages de tolérance et d’acceptation des différences. [...] Nous devons tous, citoyens, nous opposer à ces lynchages qui se constituent sous prétexte d’opinions politiques différentes”. a déclaré Mme Göregenli.

 

 

 

http://bersiv.com/a-la-une/3462-turquie-les-partisans-du-dtp-lynches-a-izmir

 

www.assmp.org

 

 

 

 

 

 

 

Çanakkale : la communauté kurde la cible de 2500 personnes

 

 

 

 

 

En Turquie, dans un contexte de discussion et de réforme favorable au dénouement de la question kurde, la communauté kurde, installée dans les métropoles de l’Ouest du pays, subit l’agressivité et la violence de certains groupes extrémistes turcs, dans l’indifférence des autorités publiques. Après que des manifestants kurdes, partisans du DTP, aient été pris à partie à Izmir par un groupe d’extrémistes turcs, c’est tout le quartier de Harmanlik, à Bayramiç sous souscription de Çanakkale, qui a été pris pour cible. Près de 2500 personnes ont attaqué le quartier habité par la communauté kurde. 

 

Çanakkale : la communauté kurde la cible de 2500 personnes

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Mercredi 25 Novembre 2009, près de 2500 personnes se sont réunies pour exiger le départ de la communauté kurde installée dans le quartier de Harmanlik à Bayramiç, criant “Ici le peuple de Bayramiç“, “Les Kurdes, dehors“, “Mort au PKK“, “Chiens d’Apo” [NDLR: Apo est le nom attribué à Mr Öcalan], “Les martyrs ne mourront jamais, la Nation ne tombera jamais”.

 

Selon l’agence de presse kurde ANF et le journal Radikal, le rassemblement a eu lieu suite à une dispute entre les forces de l’ordre et trois jeunes kurdes, devant la gare routière, qui refusaient d’être placés en garde à vue de manière arbitraire. Rassemblement qui a très vite tourné à un lynchage. Alors que les trois jeunes – Taner Demir, Timur Özkan et Mehmet Başaran – ont été placés en garde à vue, des centaines de personnes se sont réunis devant le commissariat de police, exigeant les trois jeunes Kurdes pour un lynchage, avant de se diriger vers le quartier Harmanlik, à majorité kurde, les slogans aux lèvres.

 

Tandis que les lyncheurs s’attaquaient aux maisons et appartements d’habitants kurdes, brisants portes et fenêtres, les forces de l’ordre turc, appelées en renfort, se seraient contentés d’adresser de simples avertissements. Après avoir évacué la foule, le quartier a été placé sous protection jusque 01h00 du matin.

 

Le préfet de Çanakkale, Abdülkadir Atalık, a estimé, lui, que l’évènement était sans grande importance. “Il s’agit d’une approche sentimentale. Il est question d’ivresse. Une personne peut être beaucoup plus sentimentale lorsqu’elle est ivre. Ce n’est pas très important” a-t-il osé déclarer à la presse.

 

L’Association des droits de l’Homme de Turquie (IHD), le DTP et l’EMEP ont quant à eux constitué un comité d’enquête, se rendant sur les lieux de l’évènement et consultant les habitants kurdes victimes de l’agression. Selon le comité d’enquête, la communauté kurde prise pour une cible ne se sentirait pas en sécurité.

 

Source: Kurdistan post, ANF, Radikal

www.assmp.org

 

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