Réunie en Assemblée des délégué-e-s jeudi 14 juin dernier, la Communauté genevoise d’action syndicale a décidé, à l’unanimité des membres et des fédérations présentes, de rejeter le texte de la nouvelle constitution cantonale. Forte de ses quelques 38’000 membres, la CGAS mènera donc campagne contre un texte insatisfaisant qui n’a pas su répondre aux nécessités exprimées par les travailleuses et les travailleurs du canton.
Le NON prononcé par la CGAS sanctionne tant la forme du processus que le fond d’un document qui ne répond pas aux exigences du monde syndical, exigences d’ailleurs exprimées à plusieurs reprises à grands renforts de documents adressés aux membres de l’Assemblée Constituante, par la faîtière ainsi que par l’une ou l’autre de ses fédérations.
Droits syndicaux et démocratie sur le lieu de travail ; droit à des conditions de travail et à des revenus respectueux de la personne ; droits politiques aux résidents étrangers ; égalité réelle entre femmes et hommes à l’accès aux formations, aux professions et aux fonctions ; réorganisation des rôles et des tâches de l’Etat pour un Etat social garant de libertés, d’égalité et de solidarité ! Voilà les quelques revendications centrales posées par le mouvement syndical, qui n’ont jamais été prises en considération par la majorité des constituant-e-s.
L’arrogance de la droite majoritaire est première responsable de cet échec lamentable. En tant que syndicalistes, habitués des concertations existantes dans la pratique sociale, nous avons été frappés par l’absence de dialogue social qui a marqué les travaux de la constituante. Tout au long du processus de discussion jusqu’aux dernières négociations dites de "convergence", les intérêts de communautés entières ont été sacrifiés sur l’autel de la réussite à tout prix, comme si la nécessité d’avoir une "nouvelle" constitution soit prioritaire sur celle de travailler à une "bonne" constitution, à une constitution progressiste, qui permette à Genève de regarder vers l’avant et en direction des nombreux défis qui l’attendent ! Le regrettable marchandage autour de droits politiques des immigrés témoigne de cet état de fait : une mauvaise décision des suites d’un mauvais accord, avec des conséquences extrêmement mauvaises, notamment en terme de participation et d’intégration.
Les quelques avancées enregistrées ne peuvent donc pas pallier aux trop nombreuses faiblesses du texte qui sera soumis au peuple. Pour les raisons brièvement évoquées dans ce document, la CGAS invitera ses membres à voter NON le 14 octobre prochain (2012)
http://www.cgas.ch/SPIP/spip.php?article2132